ISO RIVOLTA, la marque de Renzo RIVOLTA – grand Industriel Italien.
Du réfrigérateur au coupé de grand tourisme, l’histoire d’un passionné.

Par Benoït Tirard
Pietro Rivolta, le père de Renzo, fonde son entreprise de négoce de bois à Desio (située dans la province de Monza et de la Brianza, en Lombardie), entreprise qui déménagera dans les années 20 près de Fiume (Rijeka aujourd’hui).
Dans les années 30, son fils Renzo travaille dans l’entreprise familiale.
Dans le contexte économique tendu de l’avant-guerre, il envisage de diversifier les activités et c’est ainsi qu’il rachète la société Isothermos, qui fabrique des radiateurs et des réfrigérateurs à Bolzaneto, près de Gênes en 1939.
Après avoir acheté une villa et les terrains attenants à Bresso, à proximité de Milan, il y transfère ses activités, en 1942.
La période des Scooters
A la fin de la guerre, il décide de réorienter ses fabrications vers un nouveau secteur jugé porteur : la mobilité.
Pour cela, il rachète à la société Giesse de Milan, le brevet d’un scooter et sa ligne de production : le Furetto sort en 1948.
Renzo Rivolta se rend rapidement compte que son scooter n’est pas performant à côté des productions de ses concurrents bien établis, Lambretta, Vespa ou Guzzi. Il met donc un terme au projet Furetto, et développe simultanément l’Isoscooter et l’Isomoto.
Ces derniers, d’une cylindrée de 125 cm3, et équipés d’un moteur à deux pistons sur une même bielle, seront plus puissants, et auront une technologie se rapprochant davantage des motos (suspension, diamètre des roues) que des scooters. C’est un succès : Isothermos devient le troisième fabriquant de scooters italiens.
L’évolution vers l’automobile, naissance de l’Isetta
Mais Renzo Rivolta réfléchit à un moyen de locomotion plus abouti, qui protège les passagers des intempéries.
Sa rencontre avec l’ingénieur Ermenegildo Preti, qui travaille sur un petit véhicule urbain est décisive : Renzo Rivolta l’embauche fin mars 1952. L’équipe de développement est renforcée, notamment avec l’arrivée de Pierluigi Raggi.
En juin 1952, le brevet pour le design de l’Isetta est déposé, et le prototype fait ses premiers tours de roue.
L’Isetta est présentée au salon de Turin 1953.
Il s’agit d’une mini voiture à une porte s’ouvrant par l’avant, tout à fait révolutionnaire pour l’époque. Son succès en Italie est pourtant mitigé : on estime que 1 000 à 1 500 voitures seulement seront vendues.
Pour démontrer leur fiabilité, 3 Isettas participent aux Mille Miglia 1954 : elles terminent aux trois premières places, à l’indice de performance.
Ce succès contribuera à la vente de la licence de l’Isetta à d’autres constructeurs :
• BMW en Allemagne, et au Royaume Uni, qui en commercialisera plus de 160 000
• VELAM en France,
• ROMI au Brésil
• En Espagne, il crée la société Iso Motor Italia, S.A. en janvier 1951
Les royalties de l’Isetta vont permettre à Renzo Rivolta, grand amateur de voitures de luxe, de s’attaquer à un autre marché, celui des voitures de Grand Tourisme.
L’aboutissement, l’ISO Rivolta GT ou IR 300
Dans un premier temps, Renzo Rivolta songe à produire la Gordon Keeble GT, dont la motorisation américaine GM est impressionnante, mais qui pêche par son le châssis qui mérite d’être revu.
L’ingénieur Pierluigi Raggi réfléchit à un châssis embouti, alors que la mode est encore aux châssis tubulaires.
Parallèlement, Renzo Rivolta contacte Giotto Bizzarrini qui ne travaille plus chez Ferrari. Son expérience de concepteur et de metteur au point de châssis est largement reconnue, tout comme son nom.
Il l’invite à tester la Gordon GT. Le verdict est identique : il faut garder l’idée du moteur américain, et le pont De Dion à l’arrière.
Pierluigi et Giotto conceptualisent et développent alors la future GT : elle aura un châssis embouti et non pas tubulaire comme toutes les Grand Tourisme de cette époque, un moteur Chevrolet, un pont De Dion, et des suspensions avant semblable à la Jaguar de Renzo Rivolta.
La carrosserie est construite chez Bertone, selon un dessin du tout jeune Giorgetto Giugiaro.
Le 27 juin 1962, l’Iso Rivolta GT (moteur V8 Chevrolet) est présentée à Bresso devant une centaine de VIP, dans le parc de la villa Rivolta. L’accueil de la presse automobile est unanime, et grâce à la participation de G. Bizzarrini dans sa conception, la marque Iso Rivolta est immédiatement reconnue dans le monde des GT.
L’Iso Rivolta fait son apparition publique au salon de Turin 1962. Elle sera produite à 797 exemplaires jusque début 1970.
Renzo Rivolta décède brutalement en 1966, et Piero, son fils alors âgé de 25 ans, prend la succession de la société.
Piero Rivolta devant une maquette de la Rivolta GT
Epilogue classique
La crise du pétrole de 1973 qui frappe l’Europe très sévèrement entraîne une chute des ventes de toutes les marques sportives et de prestige, Iso n’étant évidemment pas épargné.
Du plus, la situation sociale et économique incite la clientèle d’Iso Rivolta à l’achat d’automobiles moins ostentatoires.
Dans ces conditions particulièrement difficiles, les ventes ne cessent de décliner, rendant la cessation d’activité de la société inéluctable, fin 1974.
Source : www.isorivolta.fr